Construit vers le début du XXème siècle le pont bascule correspondait alors à une demande pressante des habitants de Piégros-La Clastre et plus particulièrement des agriculteurs.
Les anciennes mesures (setier par exemple) qui convenaient assez bien à une économie de troc ne correspondaient plus à un commerce où l'argent prenait de plus en plus d'importance. Ces mesures n'étaient pas identiques d'une région à une autre.
Les produits agricoles (grain, fourrage, bois et animaux) se vendaient de plus en plus loin (vers Crest et la Vallée du Rhône).
Le pont bascule était sous la responsabilité d'une personne (garde champêtre ou autre) pouvant se rendre disponible assez rapidement, qui réalisait la pesée sous l'oeil vigilant du vendeur et de l'acheteur. Le vendeur devait s'acquitter d'une taxe (ou d'un droit). La dernière personne à avoir tenu le pont bascule fut Marcel Terrasse qui habitait la maison voisine.
Le plancher dût être refait 2 fois. En 1921 ce sont Messieurs Gilouin et Lantheaume qui sont chargés par la municipalité "acheter un chêne destiné à réparer le plancher du pont bascule".
Dans les années 1950 c'est à un artisan local que l'on confie sa réfection.
Le pont bascule fut de moins en moins utilisé à partir des années 1960 - 1970, le commerce des produits se faisant surtout auprès de coopératives qui étaient équipées pour contrôler le poids des marchandises qu'elles recevaient. Les dimensions de son plateau et sa charge maximale ne correspondaient plus du tout avec la taille du matériel utilisé alors.
Le tablier devenant de plus en plus vétuste, la municipalité décide de le supprimer et la fosse est comblée. C'est par miracle que le "cabanon" abritant le mécanisme échappe à la démolition, certains pensaient alors agrandir le carrefour.
Il résiste tant bien que mal jusqu'au début de l'année 2000. La municipalité propose alors de le restaurer et d'aménager le carrefour.
Il subsiste dans la mémoire des Clastrois le nom de "Bascule" donné au carrefour de la route qui sort du village pour rejoindre la RD 164 bis.
